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La musique que tu écoutes là (si t'en as) ?
Là tout de suite, "L'Asile de flou" des Beautés Vulgaires, un petit groupe méconnu disparu (enfin, "entre parenthèses") du coin de Toulouse. J'adore la poésie de leurs chansons, et puis il y a un côté "madeleine de Proust" ^^
(et le temps d'écrire tout ça bien, c'est passé à "Guilty" de Rag'n'Bone Man)
Le dernier truc que t'es fier d'avoir fait ?
L'après-midi de célébration de la victoire des 160 travailleurs sans papiers après la grève de 6 semaines qui a débuté en Février de cette année. Bon, j'ai surtout contribué à la mise en place de l'après-midi, parce que j'avais rendez-vous en milieu de journée, mais c'était chouette. En fait, par ricochet c'est de la grève elle-même dont je suis fier, même si du coup c'est pas le "dernier truc". Mais ça a été un très beau moment de solidarité et une excellente démonstration que même face au monstre que représente un gouvernement entier, lorsqu'on se sert les coudes, qu'on ne lâche pas et qu'on a la volonté d'aller jusqu'au bout d'une démarche progressiste, bah ça marche. C'est dur, oui, mais ça marche. C'est ça qu'on célébrait et qu'on gueulait à la face du monde.
Évidemment, ça marche mieux quand tout est bien préparé hein, on se lance pas là dedans la tête en avant (parce que pour moi c'est au pire juste un ou deux journée en cellule, pour eux c'est le centre de rétention et le charter, donc il est hors de question de les mettre en danger). J'en ai passé des soirées et des week-ends à éplucher des centaines de dossiers, à les préparer, les relire, et à engueuler Robert (notre entité imaginaire responsable de toutes les bourdes et oublis lors des tâches répétitives).
Je pense que c'est extrêmement important de célébrer ces victoires, en particulier en ce moment où le repli sur soi et le fatalisme se répandent : on ne perd que lorsqu'on refuse de se battre.
Un avis sur le retour du service militaire pour les jeunes de 16 ans ?
C'est de la merde.
L'armée c'est de la merde, donc je vois pas en quoi le rendre obligatoire de nouveau fera que ça marchera mieux. Le seul truc que ça fera, c'est que ça facilitera le recrutement des pauvres pour qu'ils aillent se battre contre d'autres pauvres, je vois pas bien l'intérêt.
Mais pourquoi un lapin ?
Pourquoi pas ?
C'est une longue histoire, dont les origines remontent aux tréfonds du temps lui-même, lorsque les lagomorphes régnaient sur l'Univers tout entier, avant que les vaches n'envahissent le monde avec leurs esclaves humains.
L'Univers était en paix, l'Univers était harmonie. Les salades ne servaient qu'à être mangées au lieu d'être servies à toutes les sauces dans ce que les humains, qui s'étaient révoltés du joug des vaches, appelèrent "politique".
C'est à ce temps paisible, joyeux et séraphique, que le lapin fait référence. Avant l'ingérence des vaches. Avant la révolte des humains qui s'acharnèrent à détruire le monde par pur désir de vengeance. Lorsque le vivant toucha le divin.
Nope. How does it work ?
Tu en penses quoi de la limitation à 80km/h des routes ?
Je m'en bats les steaks, mais alors d'une force... Enfin, presque.
Tout le monde chouine pour sa petite voiture personnelle, et c'est comme ça à chaque petite modification du code de la route.
Ce qu'on oublie, c'est que chaque mois, plus de 250 personnes meurent des suites d'un accident de la route et près de 5000 sont blessées, dont presque la moitié doivent être hospitalisées plus de 24 heures. Alors c'est pas les 2 minutes de trajet en plus qui vont me faire pleurer sur la frustration des automobilistes.
Les portions de route les plus dangereuses en France (i.e. là où il y a le plus d'accidents) sont les portions visées par cette nouvelle limitation. Des études sur quasiment tous les pays montrent que cette mesure a un impact bénéfique sur la mortalité de ces routes, qui représentent en France la moitié des statistiques que j'ai cité.
Le confort de conduite (parce qu'on parle d'un rallongement de genre 4 minutes tous les 50 km hein, faut pas abuser) ne doit pas passer devant l'intérêt général. Et ce qu'on a tendance à oublier, c'est que la distance de freinage est proportionnelle au carré de la vitesse. Donc une petite modification de la vitesse maximale permet une plus grande réduction de la vitesse de freinage. C'est un tout petit sacrifice pour la sécurité de tou⋅te⋅s.
Et si vraiment c'est si dérangeant que ça, peut-être est-ce le bon moment pour reparler des transports en commun et de la nécessité de déployer un vrai réseau de ce mode de transport plutôt que de le réduire, non ?
Tu cherches quoi ?
Si on écoute mon patron, je cherche la petite bête et/ou la merde et/ou à aller trop loin dans les détails.
Si on écoute mon père, je cherche le respect.
Si on écoute mes sœurs, je cherche à être tranquille et/ou à faire du monde un idéal communiste (ça dépend de quelle sœur on parle).
Si on écoute mon frère, je cherche la justice, parfois la vengeance.
Si on écoute mon amante, je cherche l'amour et les câlins.
Si on écoute ce Monsieur qui s'est énervé contre moi pendant une diffusion de tracts, je cherche à détruire les entreprises.
Si on écoute cette Madame qui s'est énervée contre moi pendant une diffusion de tracts, je cherche à faire envahir la France et à la détruire.
Si on écoute ma meilleure amie, l'hypothèse la plus probable, étant donné le contexte et la réponse unique à proposer dans le cas d'espèce, et considérant que les autres probabilités de réponses ne sont pas nulles et restent significatives, et au regard des actions analysées sur la période évoquée, je cherche à boire. De l'eau. C'est dire s'il faut savoir lire une étude scientifique, hein ?
Si on écoute un ami de cet autre cercle, je cherche à m'amuser, amuser les autres, et boire de la bière.
Si on écoute une amie d'un autre cercle encore, je cherche du houmous.
Si on écoute la secrétaire de mon syndicat, je cherche à mettre en place un monde égalitaire, libre, fraternel et vivable pour tout le monde.
On pourrait écouter tant et tant d'autres personnes, mais je crois que c'est cette dernière proposition qui me plaît le plus.
Pourquoi tu veux la mort des flics et des "capitalistes" ?
Je ne désire réellement la mort de personne, ou, en tout cas, de vraiment pas grand monde.
Ce qu'il ne faut cesser de distinguer, c'est la différence fondamentale (et perdue de vue) entre préjudice et offense (c'est pas moi qui le dit, c'est Ogien).
Lorsque je dis que sous chaque uniforme de flic il y a un cœur qui bat et que c'est là qu'il faut viser, je ne désire pas ni n'appelle à ce que ce soit fait, j'invoque une image (humoristique) pour susciter une réaction, une émotion. Pareil lorsque je porte mon t-shirt "va te faire cuire un keuf" ou "la seule église qui illumine est celle qui brûle" ou encore que je chante "pends ton patron". Les seules victimes dans ces cas sont celles qu'on imagine et non des individus clairement identifiés. Ce sont des images fortes pour marquer le rejet (et la nocivité) de ces positions sociales.
Il y a plusieurs buts à ces offenses. Le premier est de clairement marquer l'idéologie que je défends (et ce n'est pas sale). Le deuxième est de susciter des réactions, qu'elles soient de soutien, d'interrogation ou de défiance, et en particulier dans l'espace public, parce que la tendance est à la neutralisation de l'espace public comme espace politique, alors que c'est le seul espace politique réellement pertinent (parce que c'est le seul espace politique où on peut rencontrer et se confronter à des personnes qui ne sont pas de "notre bord"). Le troisième, enfin, est de faire peur au camp d'en face, car s'il n'a pas peur, il ne lâchera rien et n'écoutera pas. Pour obtenir la fin de la domination, il faut au moins faire peur aux dominants. C'est le but de l'offense, parce que l'offense s'attaque à l'imaginaire, là où le préjudice est limité (on s'habitue à des préjudices à répétition, l'humain étant résilient).
Question préjudice, disons que le préjudice à l'encontre de ces populations sera toujours moindre que les préjudices de ces populations à notre encontre, donc l'un dans l'autre, je vais pas non plus pleurer.
Si tu n'avais droit qu'à un seul jeu vidéo jusqu'à la fin de tes jours, lequel choisirais-tu ?
Là tout de suite je dirai Stellaris avec tous les DLC :p
Tu viens danser ?
Je danse comme Gozilla en transe, mais oui.
Quel est ton film préféré ?
Wow dur !
Jurassic Park je dirai.
Tu vas où ?
Heu bah là je bouge pas trop, je suis à mon poste de travail, et je travaille, oui.
Ce soir je vais au Parc de Sceaux pour un dîner pique-nique et après j'irai chez moi.
Et sinon, plus globalement, j'espère aller dans la bonne direction :p
La famille, c'est.. ?
Important.
Bon après ça dépend de quelle famille on parle, mais du coup mes sœurs et frère, mon père, etc. c'est important.
Le côté de la famille qui vote fièrement FN est beaucoup plus dispensable. D'ailleurs je m'en dispense très bien.
Le faux pas impardonnable ?
La trahison pour le confort.
J'entends par là le fait de trahir (en révélant une information, donnant un document, etc.) une personne (je parle pas d'une entreprise) pour du pognon, un statut social plus élevé, une reconnaissance quelconque, du matériel, en mettant cette personne en danger (que ce soit un danger de mort, ou de perdre un emploi, etc.).
La trahison pour la survie, bon, je peux comprendre. Je dis pas que je pardonnerai si j'en suis la cible, mais il y a au moins un moyen. C'est pas la même échelle : quand tu trahis pour tenter de sauver ta peau, bah c'est une question de principe de le faire ou pas, et tu sais jamais, dans ce genre de situation, comment toi-même tu réagirais avant d'y être confronté⋅e. Pour moi, dans ce cas, la faute revient à la personne/entité qui menace, et non la personne qui cède.
(je connais quelques personnes comme ça, je suis pas loin de les détester autant, voire plus, que les fachos)
Qui es-tu ?
La question vnr XD
Je suis le LAPIN MASQUÉ ! AH AH !
Blague à part, peut-on se connaître soi-même ?
Dans une certaine mesure, et pas négligeable, ce sont les autres qui nous définissent, parce que ce qu'on est, c'est ce qu'on fait. L'intention compte, mais qu'assez peu au regard des actes. Et donc ce qui nous définit, ce qui dit ce qu'on est, ce sont nos actes et donc les autres. Lors de mon voyage à Cuba avec mon père, plusieurs personnes du groupe m'ont dit "une fois à Paris, tu pourras à dire à ton père que c'est une belle personne". Je pense que c'est difficile de faire plus beau compliment, et j'aimerai bien que ce soit ce que j'inspire aux personnes que je fréquente ; pas forcément qu'on me le dise, ça c'est de l'ego-trip, mais que ce soit ce que mes actes inspirent.
Grosso modo, j'essaye d'être un être humain décent. C'est pas quelque chose de foncièrement simple quand tu es un mec blanc cis, parce que la société t'inculque que t'es par défaut quelqu'un de bien, alors qu'en fait non. Depuis que j'ai compris ça, j'essaye de m'améliorer, avec comme but qu'à ma mort (que j'espère très très très très tardive, évidemment), lorsqu'on fera le bilan, la balance penchera plutôt du côté d'une personne qui a globalement fait le bien, dans le sens d'avoir été utile aux autres et à la société. À côté de ça je dois gérer une certaine fierté, qui me vient de ma culture ouvrière ; je me sens assez vite insulté, non-respecté, ce qui n'est pas l'idéal dans le rapport aux autres. Mais il ne faut quand même pas s'oublier dans tout ça ^^ et quelque part c'est un peu à ça que sert ma fierté.
Bref, pour savoir qui je suis, je crois que je ne suis pas la meilleure personne à qui il faut poser la question. Une personne que nous connaissons m'a dit un jour "toi t'es mon allié", bah ça fait partie des moments où j'ai été le plus fier dans ma vie ; et dont j'espère toujours être digne, d'ailleurs ^^
J'aime beaucoup la citation suivante (d'une série dont on peut reprocher beaucoup de choses par ailleurs mais bon) : "on peut douter de tout sauf de la nécessité de se trouver du côté des opprimés". Je crois que si je devais me définir, ça ferait partie des piliers.
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